Cet homme est déshonorant.Il utilise tous les moyens à sa disposition pour voler l’État, s’enrichir et enrichir sa famille. Puis il vous regarde droit dans les yeux et vous dit :Nous sommes attachés aux valeurs morales… Cet homme est immoral.Il ment mille fois par jour. Il maudit aujourd’hui ceux qu’il encensait hier, et il couvre d’éloges méprisants ceux qu’il insultait hier comme des mères et des pères…Puis il se met à bredouiller : Nous sommes attachés aux valeurs morales… On ne peut pas demander : « À quoi êtes-vous attachés ?»Parce que ces choses ont perdu toute mesure et tout poids. Ce fusible de l’honneur et de la moralité, appelé « l’artère », s’est fissuré. Quoi que vous disiez, c’est vain !Êtes-vous conscient que cette évolution a érodé toutes les valeurs de la société ? De nombreux acrobates, que nous savons être des voleurs, des gens sans honneur et des plus méprisables, font la démonstration de leurs nouvelles compétences sur la corde raide, et nous les regardons tous ensemble, criant parfois : « Vivez ! Prospérez ! » La société, avec toutes ses institutions, s’est effondrée et s’est écroulée. De notre quotidien à l’arène politique, partout où nous touchons et regardons, la pourriture et la corruption se succèdent.Ce système d’inflation et de dévaluation, où banques et banquiers s’affrontent, où un kilo d’oignons coûte cent livres, où le pain se vend au prix d’un gâteau, nous dépouille de toutes les vertus, de toutes les valeurs, de tous les concepts de bien, de beauté et de vérité qui font de nous des êtres humains.Cette odeur, qui vous monte au nez, est la puanteur de cette ruine. C’est la puanteur de cette décadence.Uğur Mumcu